Le week-end dernier se tenait la 12e édition du festival La contrée des jeux à Avignon. L’occasion pour nous de retrouver ce festival que l’on avait grandement apprécié l’an dernier. Une très bonne organisation par les nombreux bénévoles des associations présentes. Tout le monde a le sourire et se démène pour vous faire découvrir des jeux. Quelques éditeurs étaient présents pour présenter leurs dernières nouveautés. Ainsi que des auteurs venus avec leur proto. Bref, un festival à taille humaine très agréable. Nous y étions le samedi, voyons les nouveautés auxquelles nous avons pu jouer.
After us
Présentation
After Us est un jeu de deck building édité par Catch Up Games. C’est un jeu à moteur où le but est de collecter des ressources (il y en a 4 différentes) et de les convertir ensuite en point de victoire ou d’acheter de nouvelles cartes. L’originalité, c’est qu’à son tour il faut ordonner les 4 cartes que l’on pioche pour faire correspondre les cartouches présents sur les cartes. Chaque tour se joue en simultané, et la partie s’arrête quand un joueur obtient 80 points. Le jeu est illustré par Vincent Dutrait et a pour thème un monde post apocalyptique avec des tribus de primates.
On a pensé quoi d’After Us ?
C’est un jeu qui ronronne tranquillement. On est jamais bloqué, on trouve toujours quelque chose à faire à son tour. C’est à la fois satisfaisant et décevant. La sensation que, quoi que l’on fasse, on ne peut pas se planter. On peut jouer en mode autopilote sans vraiment établir de stratégie et ça fonctionne. A la fin de chaque tour, les cartes sont achetées à l’aveugle, face cachée. Comme les cartes possèdent plusieurs cartouches, cela aurait été un vrai casse tête de les choisir face visible. Cela renforce l’impression que l’on ne maîtrise pas totalement ce que l’on fait. Heureusement, le jeu est court, moins d’une heure.
Il n’y a pas d’interaction dans le jeu. Enfin si, il y en a une, mais elle est anecdotique. Le jeu est un casse-tête solitaire. A vous de voir si cela est un problème pour vous. Personnellement, je trouve ça bien regrettable. Les joueurs restent concentrés sur leur jeu, et il est difficile d’observer ce que font les autres et impossible de les contrer.
Le thème est superficiel. Il y aurait pu y avoir n’importe quoi d’autre sur les cartes que ça ne changerait rien. Les illustrations sont très réussies. Juste dommage qu’elles se répètent un peu trop souvent.
Est-ce qu’on a envie de rejouer à After Us ?
Oui. Je ne serai pas contre refaire quelques parties. Malgré ses nombreux défauts, le jeu reste agréable et il y a un certain plaisir à essayer d’optimiser ce que l’on fait.
Kauri
Présentation
Kauri est un jeu d’affrontement et de conquête de territoires avec 4 factions complétement asymétriques : les kiwis, les possum, les Anglais et les Maori. Le jeu prend place en Nouvelle-Zélande, dans un contexte historique où chaque clan lutte pour régner sur l’île avec ses propres pouvoirs et actions, et un objectif de victoire bien à lui. A son tour, chaque joueur sélectionne 2 cartes parmi 3. Une qui détermine l’ordre du tour et l’autre son action.
On a pensé quoi de Kauri ?
Nous avons joué à une version non-définitive du jeu. Celui-ci devrait sortir en fin d’année. Donc certains détails pourraient encore changer.
J’ai apprécié la thématique qui est très bien adaptée dans ce jeu d’affrontement. Un travail a été fait pour rester fidèle à la réalité historique et c’est un très bon point.
Les illustrations sont très réussies. Le matériel, même sur cette version non-définitive, est agréable à manipuler.
Le coté asymétrique de chaque faction est clairement le point le plus intéressant du jeu. On a forcément envie d’essayer chacune d’elles. Et le jeu reste accessibles malgré tout, car les pouvoirs et les objectifs de chacun restent simples. Tout est très bien expliqué dans l’aide de jeu de chaque faction.
Nous avons joué à 2 et ce n’est certainement pas la meilleure configuration pour ce jeu. Notez qu’à 2 joueurs, vous devrez obligatoirement jouer possum contre kiwi. Dans cette configuration, le jeu m’a laissé une impression mitigée. Le thème s’efface et j’ai eu le sentiment de jouer à un jeu abstrait,
Dans l’ensemble, j’ai trouvé le jeu plus tactique que stratégique avec une difficulté de prévoir ce que l’on va faire à long terme. Les factions possèdent des pouvoirs spéciaux qui ne m’ont pas semblé tous équilibrés.
Est-ce qu’on a envie de rejouer à Kauri ?
Non pas à 2 joueurs, je n’ai pas été convaincu. Mais pourquoi pas à 3 ou 4 joueurs qui me semble être une meilleure configuration.
Rainforest
Présentation
Rainforest est un jeu familial où le but est de faire le plus de point en constituant son bout de jungle dans un carré de tuile 3 par 3. Les tuiles sont récupérées librement dans une des 6 pioches disponibles en même temps que des jetons animaux. Il faudra placer tous les animaux requis sur une tuile pour pouvoir la placer dans son carré de jungle. Le placement des tuiles dans sa jungle n’est pas libre et doit se faire dans l’ordre de bas en haut, et de gauche à droite. Les tuiles rapportent des points, ainsi que les animaux posés dessus s’ils correspondent à votre animal de départ. Des multiplicateurs de points peuvent être récupérés en faisant des suites de couleurs.
On a pensé quoi de Rainforest ?
Un jeu malin, efficace et accessible où il est agréable d’essayer d’optimiser au mieux son bout de jungle tout en respectant la contrainte pose. L’interaction et la tension sont bien présentes, car il faut récupérer les bonus multiplicateurs avant les autres, et ne pas leur laisser les animaux qu’ils recherchent.
Visuellement, c’est très coloré, pas particulièrement joli, mais cela fait parfaitement l’affaire pour ce type de jeu. On pourrait dire que c’est un Cascadia like en plus familial, plus rapide et adapté aux débutants et jouables avec des enfants.
Est-ce qu’on a envie de rejouer à Rainforest ?
Clairement oui. Pour des parties rapides en fonction des joueurs.
Rauha
Présentation
Rauha est un jeu de draft où il faut constituer un tableau personnel de carte (3×3). A leur tour, les joueurs sélectionnent une carte dans une des 2 piles communes avec son voisin de droite ou de gauche et la pose sur son plateau personnel. A la fin de chaque tour, les 3 cartes d’une ligne ou d’une colonne sont activées et permettent de récolter des ressources, de marquer des points, ou récupérer des créatures divines puissantes. Tous les 3 tours, un décompte intermédiare est réalisé, pour un total de 12 tours.
Pour le thème, on est des chamans, les cartes sont des biomes, les ressources sont l’eau et les cristaux.
On a pensé quoi de Rauha ?
Rauha est un jeu de moteur et de combo qui se déroule à bon rythme, sans temps mort puisque tout se joue en simultané. La pose de carte se fait sans trop de contraintes et, même si certaines ont un coût ou une condition pour être posée, ce n’est jamais vraiment un problème. Ce qui laisse les joueurs réaliser de beaux combos.
Le draft sur 3 cartes seulement ne permet pas beaucoup de choix. On doit faire au mieux avec ce que l’on a. Et l’aléatoire du tirage pourra pénaliser certains joueurs et en avantager d’autres. Il est difficile d’anticiper à l’avance ce que l’on va faire.
Les 2 mécaniques intéressantes et qui donnent tout l’intérêt au jeu sont les divinités qui font beaucoup de points, mais que les joueurs peuvent se piquer, et les spores que l’on pose sur les cartes pour les réactiver à chaque décompte.
Dans l’ensemble, le jeu propose une bonne salade de points avec les colonnes et lignes qui s’activent, les divinités, les spores et l’eau.
Je n’accroche pas du tout à l’illustration sur la boite alors que les illustrations des cartes et des divinités sont très réussies et collent bien à la thématique. Thématique qui au passage est complétement plaquée, on ne sait pas trop de quoi parle le jeu, on cherche juste à faire un maximum de points.
Est-ce qu’on a envie de rejouer à Rauha ?
Oui, c’est plutôt une bonne surprise et j’y rejouerai volontiers. J’ai quand même un doute sur comment la part de hasard peut influencer la partie.
Time Collectors
Présentation
Dans Time Collectors, nous sommes des voyageurs temporels venant du futur pour collecter des artefacts. Chaque artefact collecté est placé dans notre armoire personnelle et rapporte des points en fonction de son type et de son emplacement. Pour récolter ces artefacts, les joueurs doivent se déplacer à différentes époques en lançant 4d10 afin de former une année. Des cristaux peuvent être dépensés pour modifier la valeur des dés. Il y a 5 époques et lorsque l’on se déplace pile à l’année entre 2 époques, on récupère les artefacts dans chacune d’elles. La partie prend fin lorsqu’un joueur possède 10 artefacts.
On a pensé quoi de Time Collectors ?
On a trop peu de maîtrise sur le jeu. L’aléatoire y est très présent entre le tirage des dés, des cartes et le fait qu’un joueur peut passer avant vous à une époque pour vous piquer la carte que vous convoitez. Plus le nombre de joueurs est important et plus le jeu sera chaotique. A 2 joueurs, le jeu sera plus maitrisable et il sera plus facile d’observer ce que fait son adversaire. Le jeu est court, 20 à 30 minutes et c’est tant mieux.
Quelques bons points sont à noter. Faire une date avec des dés à 10 faces est une très bonne idée de mécanique. La course aux objectifs est bienvenue et permet de rajouter de l’interaction.
Est-ce qu’on a envie de rejouer à Time Collectors ?
Non, et c’est dommage, car le jeu partait d’une bonne idée. Vous pouvez lui laisser sa chance si vous prévoyez d’y jouer à 2.